MARCHE MUSICALE

S’il est une figure qui l’influence depuis bien longtemps, c’est celle de l’immense Richard Galliano, sa référence. Il écoute ses disques, court le voir en concert dès que possible, puis, un beau jour, le rencontre… Une rencontre déterminante, forcément quand on sait les mots qui sont les siens à son propos :

« Richard Galliano a parachevé le travail d’ouverture de notre instrument en le portant à son plus haut niveau dans des styles aussi différents que la chanson française, le jazz puis le classique. Nous lui devons tellement. »

C’est en échangeant avec celui qu’il admire tant qu’il finit de se convaincre de la nécessité de revisiter les répertoires de prédilection de l’accordéon tout en favorisant la création. Il rêve d’un « piano à bretelles » qui se fait porteur de repères, fort de ses racines populaires, et qui s’affiche en étendard d’une soif de nouveauté propre à toute forme d’art.


CRÉATION D’UN COLLECTIF DE MUSICIENS 

Félicien va très vite chercher à faire dialoguer son instrument avec ceux des meilleurs musiciens de sa génération. Dès 2017, il s’entoure du Quatuor Hermès et du contrebassiste Édouard Macarez avec lesquels il imagine deux projets successifs en sextuor : Le Pari des Bretelles puis Neuf. Plusieurs duos voient ensuite le jour : à partir de 2018 aux côtés du contrebassiste Édouard Macarez, l’année suivante en compagnie de la trompettiste Lucienne Renaudin Vary ou du guitariste Thibaut Garcia puis, tout dernièrement fin 2022, avec le violoncelliste Christian-Pierre La Marca. En 2021, c’est un quintette qui prend vie, le Quinteto Nuevo Tango, réunissant le pianiste Thomas Enhco, le violoniste Jordan Victoria ainsi que Thibaut Garcia et Édouard Macarez autour de l’accordéon de Félicien pour un hommage à l’immense Astor Piazzolla.


FÉDÉRER DES COMPOSITEURS D’AUJOURD’HUI AUTOUR DE L’ACCORDÉON

Au delà de ces fructueuses collaborations, Félicien Brut va rapidement affirmer son envie de faire écrire de la musique nouvelle pour son instrument. Il entre en contact en 2016 avec le jeune compositeur Thibault Perrine. Leur collaboration n’a jamais cessé depuis et va engendrer une multitude d’autres rencontres et d’autres commandes. Fabien Waksman, Thierry Escaich, Karol Beffa, Jean-François Zygel, Domi Emorine, Corentin Apparailly, Thomas Enhco, Patrice d’Ollone, Cyrille Lehn ou Stéphane Delplace ont pour point commun d’avoir tous composé pour Félicien, pour l’accordéon.  A ceux-ci s’ajoutent des arrangeurs de grands talents, auteurs de quelques superbes arrangements et transcriptions. On retrouve parmi eux Thibault Perrine, Cyrille Lehn et Domi Emorine mais aussi Bruno Fontaine, David Venitucci, Simon Cochard ou Lucas Henri.


« À mes débuts, j’ai un peu souffert du manque de reconnaissance vis à vis de cet instrument, souvent considéré comme ringard ou désuet. Certains pensent que le musette est responsable de cette image mais c’est oublier le regard bienveillant qu’il a su susciter. L’accordéon est populaire car il est souvent associé aux moments festifs de la vie de chacun et nous le devons au musette. Il peut à présent devenir l’emblème de la réconciliation entre musiques savantes et populaires. J’en tiens pour preuve l’intérêt grandissant que portent tant de musiciens et de compositeurs à notre instrument. ».