FABIEN WAKSMAN, COMPOSITEUR ASSOCIÉ
Félicien Brut et Fabien Waksman se rencontrent en 2019. Pour mettre sur pied son projet NEUF autour de Beethoven, Félicien doit faire appel à plusieurs compositeurs d’aujourd’hui. Lorsque Thibault Perrine lui conseille d’écouter la musique de Fabien Waksman, il est immédiatement séduit et touché par son talent. Il sollicite un rendez-vous mais… voilà que le jeune compositeur lui fait d’abord part de ses réserves à écrire pour l’accordéon ! L‘album du Pari des Bretelles en mains, il lui faudra quelques jours de réflexion pour finalement se lancer dans l’aventure !
« J’ai écouté ton disque et je suis bien obligé de reconnaître que cette formation accordéon et quintette à cordes est merveilleuse ! Si tu es toujours partant c’est d’accord, je vais écrire pour toi. »
Fabien Waksman à Félicien Brut – au téléphone en 2019
Fabien se lance alors dans l’écriture de sa première pièce pour accordéon et quintette à cordes, Carcere Oscura, une des neuf compositions de l’album NEUF, librement inspirée de la 5e Symphonie de Beethoven. Dès la réception de la partition, Félicien est subjugué par cette musique pleine de contrastes, de sursauts, d’énergie, parfois même de violence. Le public, lui aussi, tombera sous le charme de cette pièce et lui réservera systématiquement un accueil incroyable lors des concerts du sextuor NEUF. Preuve supplémentaire de réussite, Fabien Waksman se voit décerner le Grand Prix Lycéens des Compositeurs en début d’année 2022 pour cette œuvre.
Vu le succès de cette première collaboration et le regard totalement chamboulé de Fabien Waksman sur l’accordéon, Félicien décide de lui passer commande, en 2021, d’une pièce d’une toute autre dimension : un Concerto pour accordéon et orchestre symphonique. L’Île-du-Temps, ce concerto en trois mouvements, est créé en octobre 2021 aux côtés de l’Orchestre National Bordeaux-Aquitaine, sous la direction d’Antonio Méndez. Il est gravé quelques mois plus tard avec le même orchestre, sous la direction de Pierre Dumoussaud, et devient ainsi la pièce centrale du dernier album de Félicien paru chez Erato/Warner Classics : J’ai deux amours.
Une nouvelle fois, le talent de Fabien Waksman est récompensé puisqu’il reçoit, pour ce concerto, la Victoire du Compositeur de l’année lors de la cérémonie des Victoires de la Musique 2023. Moment historique s’il en est : pour la première fois, une Victoire de la musique est attribuée à un compositeur pour une œuvre écrite pour accordéon !
Fabien Waksman, en quelques lignes
Né en 1980, Fabien Waksman est un des compositeurs français les plus importants de sa génération. Il intègre en 1999 le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) où il est marqué par la rencontre de grandes personnalités musicales telles que Jean-François Zygel ou encore Thierry Escaich. Parallèlement il se forme à la composition auprès de Guillaume Connesson.
Il est plusieurs fois récompensé pour son œuvre et son parcours : il reçoit le prix André Caplet de composition musicale de l’Académie des Beaux-Arts en 2011 puis il est lauréat du grand prix Sacem de la musique symphonique l’année suivante dans la catégorie jeune compositeur. Il est également nommé professeur d’harmonie au CNSMDP à seulement 25 ans en 2006.
Très vite il est sollicité par de grands chefs d’orchestre et d’importantes institutions : porté par son admiration pour Debussy et Stravinsky, il est particulièrement remarqué pour ses talents d’orchestrateur. En 2009, le chef d’orchestre Stéphane Denève lui commande les pièces symphoniques Solar Storm puis Le Parfum d’Aphrodite, dont il assure la création à la tête du Royal Scottish National Orchestra. En 2012, RadioFrance fait appel à lui pour une nouvelle pièce d’orchestre, Protonic Games, créée par Daniele Gatti à la tête de l’Orchestre National de France au Théâtre des Champs-Elysées.Sa collaboration avec l’Orchestre National de France s’est poursuivie lors de la création en 2019 d’une musique inédite pour un film de Charlie Chaplin, puis avec la composition de la musique du concert-fiction Moby-Dick en 2020, aujourd’hui édité sous forme de livre-CD chez Gallimard.
Il écrit en 2018 son premier concerto pour violoncelle et orchestre à cordes, Le rêve de Tzinacán, dédié à la violoncelliste Anastasia Kobekina. Un second concerto, pour piano cette fois-ci, est créé en 2020 lors de la finale du concours international de piano « Piano Campus » à Paris. Fabien Waksman travaille actuellement à un troisième concerto pour l’accordéoniste Félicien Brut qui sera donné à l’automne avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine.
Pianiste de formation, la musique de chambre instrumentale et vocale tient une place importante dans son œuvre. Il collabore avec des interprètes tels que Eric Le Sage, Emmanuel Pahut, Paul Meyer, Jérôme Ducros, Jérôme Pernoo, Florent Héau, Mathieu Herzog, Eva Zavaro, Guillaume Vincent, Claire-Marie Le Guay, Karol Mossakowsky, Félicien Brut ou encore les quatuors Hanson, Hermès et Aquilone. Il est régulièrement joué dans des festivals tels que Musique à l’Emperi, Auvers-sur-Oise, Les Folles Journées de Nantes ou le Centre de musique de chambre de Paris. Il compose actuellement un diptyque de mélodies inspirées de la littérature japonaise sur un texte original de la poétesse Camille Loivier pour la mezzo Brenda Poupard.
Fabien Waksman a également composé plusieurs opéras commandés par l’Opéra National de Paris destinés au jeune public : L’oiseau de glace (2012) et Epic Falstaff (2013), tous deux et écrits en collaboration avec le metteur en scène et librettiste Florent Siaud. En 2014, il compose une grande fresque pour chœur d’enfants et orchestre sur un texte de William Blake, Europe, a Prophecy. En 2017 l’Orchestre National de Lyon crée La Clé d’argent, trilogie opératique rendant hommage à l’univers d’H.P. Lovecraft. Il approfondit son travail sur la musique vocale à travers la composition de Sumanga’ pour chœur et harpe sur une commande de l’Orchestre de Paris, œuvre librement inspirée de musiques traditionnelles issues du monde entier.
Passionné de cosmologie, Fabien Waksman collabore avec l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan avec lequel il a créé en 2016 Le Baiser de la mort, quintette pour cordes et piano inspiré de la découverte des ondes gravitationnelles. Le duo travaille actuellement à l’écriture d’un cycle de mélodies pour soprano et piano préparé, les Hawking Songs, rendant hommage aux importantes découvertes de Stephen Hawking concernant les trous noirs. Curieux et avide de nouveaux horizons sonores et musicaux, Fabien Waksman s’initie également à la composition électro-acoustique en collaboration avec le Centre de Création Musicale Art Zoyd et la claviériste Yukari Bertocchi-Hamada en vue d’une création pour piano et clavier électronique en janvier 2022.
Les compositions de Fabien Waksman pour accordéon